- Monsieur le Bon Dieu, dis-moi, est-ce que les bouddhistes vont au ciel ?

 - Bien sûr, mon enfant.

 - Et les taoïstes ?

 - Eux aussi, mon enfant.

 - Les musulmans et les animistes, ils vont au ciel eux aussi ?

 - Certainement, mon enfant.

 - Dis donc, les athées, les marxistes, les gros pécheurs, tu les reçois tous dans ton ciel eux aussi ?

 - Dans mon ciel, je reçois tout le monde, mon petit.

 - Alors, à quoi ça sert d'être chrétien ?

 - Ça sert à comprendre cette Bonne Nouvelle, à s'en réjouir et à la proclamer sur tous les toits, mon enfant.

 - Sapristi ! Tout le monde va faire ce qui lui plaît, et ça va être le chaos sur la terre !

 - Mais la terre est déjà dans le chaos, mon enfant. Crois en la Bonne Nouvelle que je te dis et les choses ne pourront jamais être pires.

---------------------------------

NOTE : Pour qui aurait du mal à avaler ce type de théologie, je m'en remets, entre autres, à la parabole du grand festin offert par le roi à l'occasion des noces de son fils (Mathieu 22, 1-14).

Malgré les supplications du roi, les premiers invités se trouvent mille excuses pour ne pas se rendre à l'invitation. Le roi essuie l'affront, mais ne se résigne pas à célébrer la fête tout fin seul avec son chien. Alors il ouvre toutes grandes les portes de son palais et invite tout le monde à la noce.

La réponse ne se fait pas attendre. En un rien de temps, la salle de banquet se remplit à craquer. Une foule bigarrée de « bons et de mauvais » s'entasse là, pêle-mêle. On bouffe, on s'amuse en grand. Le roi est heureux.

Mais un esprit amer, plus catholique que le pape, reste seul dans son coin. Il en veut au roi de mélanger « les bons » comme lui avec d'autres qui, parce que différents de lui, ne peuvent faire autrement que d'être « mauvais »... Il aime bien s'empiffrer des bonnes choses du roi, mais les partager avec les gens de cette espèce ne lui inspire que dégoût. Bref, un type qui, en s'excluant des autres, s'exclut de la fête.

Car le Royaume de Dieu est une immense fête pour le monde entier et seuls les abats-joie ne peuvent y entrer.

Rien de pire que les peurs, les complexes, les préjugés, les fanatismes, les tabous, les croyances coulées dans le béton et la paranoïa érigée en vertu pour ruiner sa propre vie et empoisonner celle des autres...

Pour le Dieu et l'Évangile de Jésus il n'y a pas de discrimination qui vaille!

 Eloy Roy